Le télétravail a pris son essor avec la pandémie. On le voit à présent s'installer dans la durée avec un mode de travail "hybride" — sur site et à distance — dans des conditions qui se sont améliorées depuis le début de la crise Covid mais qui présentent aussi des risques, selon une enquête publiée lundi 14 juin. Cette enquête a été réalisée en ligne du 24 février au 24 avril 2021 auprès de 2 864 répondants par le réseau des Agences nationale et régionales pour l'amélioration des conditions de travail (Anact-Aract) à l'occasion de la 18e semaine de la Qualité de vie au travail (QVT)
En 2021 comme en 2020 les salariés souhaitent maintenir un niveau élevé de télétravail : plus de 3 jours par semaine pour 36% des répondants, à hauteur d'1 ou 2 jours pour 56%, selon l'enquête. "Le travail hybride s'installe dans la durée et les organisations ont tout intérêt à continuer de tester, évaluer et ajuster les modalités de fonctionnement collectifs adaptées (fréquences et formats de réunions, formes du suivi de l'activité, nombre de jours sur site et à distance…)", souligne le réseau qui parle de "nouveau défi".
Après une année de télétravail massif, entrecoupée de périodes de confinement, près de trois-quarts des répondants estiment disposer d'un environnement matériel adapté (72% contre 67% en 2020) et d'outils numériques adéquats (95% contre 87% en 2020) mais seuls 20% témoignent d'une prise en charge par l'entreprise des surcoûts liés à ce mode d'organisation.
40% disent souffrir d'isolement
49% des répondants déclarent que leurs activités ont été adaptées ou redéfinies contre 77% en 2020 et 77% s'estiment aussi en mesure de réaliser l'ensemble de leur activité à distance (contre 61% il y un an).
Mais les observations de terrain montrent que si les apprentissages collectifs et individuels ont progressé, les fonctionnements collectifs ont été "affectés" par le travail à distance qui présente aussi "des risques pour la santé", souligne le réseau.
Pour 37% des répondants (17% en 2020), les relations de travail se sont en effet plutôt dégradées. 63% d'entre eux ont aussi le sentiment de "travailler plus" (67% pour les manageurs), contre 48% en 2020. 64% des répondants se disent en "sur-connexion", y compris ceux qui pratiquaient le télétravail avant le début de la crise. 50% (35 % en 2020) ressentent de la "fatigue" et 40% disent souffrir d'"isolement". Au total, ils sont 39% à appréhender le retour sur site.